Diplômes : ont-ils encore de la valeur en 2021 ?

Diplômes : ont-ils encore de la valeur en 2021 ?

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Depuis plusieurs décennies maintenant, le nombre de diplômés français connait une nette augmentation. Du CAP au Bac+5, tous les diplômes n’ont pas la même valeurSont-ils toujours indispensables pour entrer dans le monde du travail  ?  

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La montée en puissance du nombre de diplômés

2,73 millions d’inscriptions ont été enregistrées dans l’enseignement supérieur en France pour l’année scolaire 2019-2020, soit 1.6% de plus que l’année précédente. Et ce nombre ne fait qu’augmenter sur les dernières décennies. Du brevet au doctorat, l’Etat décerne plus de 2,25 millions de diplômes chaque année. 

Aujourd’hui, en France, 45% des nouvelles générations ont fait des études supérieures (après le BAC) et 20% ont poussé jusqu’à un niveau BAC+5 et plus. 

Du fait de l’élévation générale du niveau d’éducation, chaque diplôme protège de moins en moins du non-emploi contraint. La position de chaque niveau dans l’échelle des diplômes s’abaisse au fil du temps. Tout cela a engendré une diminution de 36% du nombre de travailleurs peu ou pas diplômés. Les professions qui les employaient se sont maintenues, mais elles recrutent à des niveaux de diplômes plus élevés. 

Le système éducatif français mise énormément sur la formation initiale de ses travailleurs. Mais bien que l’obtention d’un diplôme d’études supérieures soit clairement bénéfique, le retour sur investissement associé n’a jamais été aussi élevé pour les jeunes.  Sa valeur ajoutée diminue à mesure que le nombre de titulaires augmente. 

À quoi servent réellement les diplômes ? 

Les diplômes sont considérés comme la certification de votre maitrise de certains savoirs et savoir-faire aux yeux de potentiels employeurs. Lors de l’embauche d’un nouveau salarié, l’employeur s’assure que son futur employé est bien en possession d’un diplôme prouvant ses acquis. Les diplômes vous permettent de vous prévaloir de certains droits comme la poursuite d’études ou bien à l’accès à certaines professions réglementées. 

Il est l’indicateur privilégié du mérite, le passeport indispensable pour l’emploi mais attention à ne pas négliger votre projet professionnel et à ne pas être surqualifié.  

Un problème de surqualification des diplômés ? 

On parle de surqualification liée à l’emploi, lorsque les candidats ont plus de compétences et d’expériences que ce qui est requis par l’emploi qu’ils cherchent à occuper.  

La surqualification est considérée plus ou moins comme du gaspillage que la société consacre à l’éducation. Elle investit de manière inefficace dans l’éducation de ses citoyens et forme plus de diplômés qu’il n’en faut, ou bien ces diplômés n’ont pas les compétences exigées par le marché du travail. 

Comment y remédier ? Il semble important dans un premier temps d’améliorer la collaboration entre les employeurs et le système éducatif.  Les employeurs et les dirigeants d’entreprise dénoncent d’ailleurs le fossé qui existe entre ce que les jeunes diplômés apprennent durant leurs études et ce qu’ils sont censés savoir pour commencer à travailler. 

Les entreprises n’ont pas besoin de diplômes mais de compétences 

Les actions menées en matière de formation devraient aider les entreprises à s’adapter à un nouveau contexte et repenser leur recrutement. En effet, le passage du DIF au CPF (Compte Personnel de Formation), ou encore le retour en grâce de l’apprentissage à la suite de la réforme menée par le gouvernement démontre la volonté d’améliorer l’accès à la formation tout au long de sa vie professionnelle et permettre une meilleure adéquation au marché du travail. Le but étant de faire passer les compétences avant les diplômes. 

Ces actions menées en matière de formation vont profondément modifier les méthodes de recrutement des RH en se concentrant sur des compétences à acquérir. De plus en plus d’entreprises recrutent désormais du personnel peu qualifié et misent tout sur la formation, l'apprentissage se faisant en entreprise. 

ATTENTION ! Le diplôme n’est pas non plus relégué aux oubliettes. Il reste un critère important dans le cadre d’un recrutement pour valider un bagage théorique. Mais la pratique prend doucement le dessus sur la théorie. Il a été démontré par plusieurs études que la corrélation entre le niveau d’éducation et la performance au travail est faible. L’acquisition d’un diplôme permet de savoir si un candidat a beaucoup étudié, alors que la performance à un test d’intelligence montre la capacité d’une personne à raisonner. 

L’importance des compétences comportementales ou « soft skills » aujourd’hui

Le diplôme est de moins en moins important pour les recruteurs. Les compétences, qualités requises pour un poste se placent désormais en tête de classement dans un processus de recrutement. Les compétences comportementales « soft skills » deviennent plus importantes que les compétences techniques pour de plus en plus d’employeurs et dirigeants d’entreprise. 

Les soft skills sont les compétences humaines nécessaires pour réussir dans le monde professionnel. Elles s’opposent aux hard skills qui sont les compétences techniques requises dans le cadre de son activité professionnelle. Elles ont toujours existé dans le monde du recrutement, car elles sont nécessaires à la bonne réussite dans le métier recherché (exemple la communication, la capacité d’adaptation pour un commercial) et prennent de plus en plus de place dans le processus de validation d’une candidature. 

Qu’entend-on par soft skills ? Tout simplement l’autonomie, la capacité à gérer les conflits, la confiance en soi, la communication, ou encore l’audace. Toutes ces compétences propres au candidat, à sa personnalité et qu’un diplôme universitaire ne peut pas évaluer. 

Même si les recruteurs ne sont pas encore prêts à se passer du diplôme, il existe un réel renforcement du sujet des compétences comportementales et donc un développement des pratiques de recrutement et de formation : validation des acquis d’expérience, mises en situation, recrutainement. 

COVID-19 et valeur des diplômes obtenus en 2020

Avec la pandémie de COVID-19 que nous traversons depuis 2020, les modalités de passage des examens ont été revues. Des passages d’examens en distanciel ou encore des contrôles continus afin de valider des matières ont été privilégiés. Cette situation particulière a bien évidemment fait naître des inquiétudes sur la valeur de ces diplômes. 

Néanmoins, la valeur du diplôme ne doit pas se baser uniquement sur l’évaluation. Les étudiants suivent des cours et acquièrent des compétences sur plusieurs années et ce, quelles que soient les modalités de passage des examens.  

Les diplômés 2020 ne devraient pas être pénalisés lors de leurs futures recherches d’emploi. Les recruteurs s’intéresseront à l’ensemble de leur cursus, en tenant compte des stages effectués au cours de leurs études mais également en se focalisant sur leurs compétences comportementales. 

Les jeunes diplômés ont donc tout intérêt à s’appuyer sur leur savoir-être autant que sur leurs acquis académiques. 

Les diplômes en 2021 font toujours partie du processus de recrutement des entreprises cependant les compétences comportementales dites "soft-skills" d’un candidat prennent de de plus en plus de valeur. Avant de vous lancer dans des études supérieures, renseignez-vous sur le secteur d’activité et le métier que vous visez afin de valider au mieux votre projet professionnel. 

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